Opinion: Sommet UA-UE et le multilatéralisme.

 

”La Finlande est fermement attachée au travail de l'ONU et le restera”


                      Son Excellence, Monsieur Pekka Hyvönen, Ambassadeur de Finlande en Algérie.


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Cette année, nous célébrons le 25e anniversaire du partenariat UA-UE. L’événement phare sera le Sommet UA-UE à Luanda, en Angola, les 24 et 25 novembre. Le partenariat entre l’Union africaine et l’Union européenne est véritablement unique et stratégique. Au cours des 25 dernières années, la coopération UA-UE a soutenu la consolidation de la paix, la résilience climatique et l’autonomisation des jeunes sur tout le continent.


Opinion de : Pekka Hyvönen (*)

Ce partenariat a fait preuve de résilience face aux défis géopolitiques, réaffirmant que notre avenir commun repose sur une coopération plus étroite et une action collective pour le bénéfice mutuel des peuples d’Afrique et d’Europe. Nous abordons les 25 prochaines années de coopération avec confiance, forts d’un partenariat stratégique toujours plus approfondi. 


Pour l'avenir, un engagement mondial plus fort en faveur du multilatéralisme est indispensable. L'Union africaine et l'Union européenne doivent collaborer pour garantir un multilatéralisme efficace et un monde respectueux du droit international, avec les Nations Unies et sa Charte en son cœur.


Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies cet automne, le Président de la Finlande, M. Alexander Stubb, a souligné que chaque État membre de l'ONU dispose d'un pouvoir d'action, quelle que soit sa taille. Chaque pays a son mot à dire sur la forme que prendra le nouvel ordre mondial. Il est essentiel d'exercer ce pouvoir avec sagesse et responsabilité. Si nos intérêts peuvent différer selon notre situation géographique, notre histoire, notre niveau de développement ou notre culture, nous devrions tous partager des valeurs fondamentales. Nous en avons défini ensemble certaines des plus essentielles dans la Charte des Nations Unies. 


La composition de l'ONU reflète encore le monde de 1945. Face à l'évolution du contexte mondial, le processus décisionnel de l'ONU doit lui aussi évoluer. La Finlande soutient une réforme du Conseil de sécurité afin de renforcer la position des régions sous-représentées. Cela implique d'augmenter le nombre de membres permanents du Conseil de sécurité en créant de nouveaux sièges pour l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine. Aucun État ne devrait détenir le droit de veto. Si un membre du Conseil de sécurité viole la Charte des Nations Unies, son droit de vote devrait être suspendu. Ces changements sont indispensables pour préserver le rôle central de l'ONU dans les relations internationales. La Finlande est fermement attachée au travail de l'ONU et le restera. C'est pourquoi nous présentons également notre candidature au Conseil de sécurité pour le mandat 2029-2030. Si nous sommes élus, la Finlande s'engage à être un partenaire pragmatique et fondé sur des principes pour la paix. Nous sommes attachés au droit international, dont la Charte est le fondement. Nous sommes pragmatiques dans la recherche de solutions qui contribuent véritablement à la paix et à la sécurité internationales, convaincus qu'une action conjointe et décisive jette les bases d'une paix durable. Nous devons accepter le monde tel qu'il est, mais aussi comprendre où il va et à quoi il pourrait ressembler. 


Se bercer d'illusions n'est pas une stratégie. L'Union africaine et l'Union européenne ont une occasion unique d'élaborer une stratégie commune qui serve les intérêts de nos continents et contribue à la paix, à la prospérité et à la durabilité mondiales.

(*) Ambassadeur de Finlande en Algérie.

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