« Le poste de Secrétaire Général de l'ONU Tourisme est un poste
stratégique très important pour nous les africains »
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Mouhamed Faouzou Déme est un expert du tourisme sénégalais de 60 ans avec 33 ans d'expériences. Il est diplômé en tourisme, hôtellerie, transport aérien et gestion aéroportuaire, ancien Conseiller Technique de plusieurs ministres du tourisme au Sénégal de 2000 à 2022. Il a travaillé dans le secteur privé à différents niveaux en tant que chef d'entreprise et investisseur dans le secteur du tourisme. Il est chargé de cours dans la plupart des universités et instituts du Sénégal, il est Président du Conseil Africain du Tourisme Francophone, Président du groupe Parlons Tourisme au Sénégal, Président de l'Observatoire National pour le Développement du Tourisme au Sénégal, il est également Ambassadeur du tourisme africain. Il compte de nombreuses nominations et décorations à travers le monde, sélectionné deux fois dans le magazine Africa Tourism et International Hospitality Magazine à New York. Il est cité parmi les 100 et 30 Experts, acteurs les plus influents du monde du tourisme. Il est décoré par le World Travel Tourism Network 25ème personnalité du monde du tourisme, il en est à son deuxième ouvrage sur le tourisme, et il participe en tant qu'expert à la plupart des rencontres internationales. Il est pour la deuxième fois candidat au poste de Secrétaire Général de l'ONU Tourisme pour le Sénégal et pour l'Afrique, il attend le parrainage du gouvernement du Sénégal pour ce prestigieux poste de responsabilité au sein des Nations Unies pour le Tourisme. Entretien
Entretien réalisé par : Youcef MAALLEMI (maallemi-youcef@lecourrierdafrique54.com).
Le Courrier
d’Afrique 54 : Bonjour
Monsieur Mouhamed Faouzou DEME, pouvez-vous nous parler de votre parcours
professionnel ?
Mouhamed Faouzou
DEME : Merci pour la question, je voudrais
d’abord souhaiter une année de paix, de santé et de prospérité à l’humanité
toute entière, particulièrement aux jeunes qui sont l’avenir de notre
continent. Vous parlez de mon parcours professionnel c’est écrire un livre
tellement avec mes 36 ans d'expériences j’ai parcouru le monde, exercé de
multiples fonctions allant du secteur privé au secteur public. Je dois dire que je suis diplômé en tourisme,
hôtellerie, transport aérien et gestion aéroportuaire. J’ai 60 ans aujourd’hui
et j’ai travaillé dans différents pays dans le secteur privé touristique de
1988 à l’an 2000 à différents niveaux de responsabilités en tant que cadre
supérieur, chef d'entreprise et investisseur dans le secteur du tourisme. J’ai
ensuite embrassé l’administration sénégalaise comme Conseiller Technique de
plusieurs ministres du tourisme au Sénégal de 2000 à 2022. Je suis également
conférencier, chargé de cours dans la plupart des universités et instituts du
Sénégal, Président du Conseil Africain du Tourisme Francophone, Président du
groupe Parlons Tourisme au Sénégal, Président de l'Observatoire National pour
le Développement du Tourisme au Sénégal et ambassadeur du tourisme africain ou
je compte de nombreuses distinctions et décorations à travers le monde. J’ai été
sélectionné plusieurs fois dans le magazine Africa Tourism et International
Hospitality Magazine de New York parmi les 100 et 30 Experts, acteurs les plus
influents du monde du tourisme. Je suis décoré de la médaille de Héro mondial
du tourisme par le World Travel Tourism Network ou je suis par ordre la 25ème
personnalité du monde du tourisme à recevoir cette distinction et la première
personnalité de l’Afrique de l’ouest. J’écris beaucoup, je publie beaucoup et
je suis à mon deuxième ouvrage sur le tourisme, et je participe en tant
qu'expert à la plupart des rencontres nationales et internationales. Et pour
terminer en 2025 je veux entamer une nouvelle carrière, suiscandidat au poste
de Secrétaire Général de l'ONU Tourisme pour le Sénégal et pour l'Afrique.
Monsieur
DEME, vous êtes candidat au poste de secrétaire général de ONU Tourisme
qu'est-ce qui vous motive aujourd'hui à être absolument candidat ?
Question
très intéressante et exaltante ! Le poste de Secrétaire Général de l'ONU
Tourisme est un poste stratégique très important pour nous les africains. Le
secrétaire général de l’ONU Tourisme est chargé de définir la politique du
tourisme dans le monde, de veiller au renforcement de la résilience et la
promotion des destinations touristiques, à la sécurité, à la fluidité des voyages
et à exploiter le potentiel du tourisme dans le monde pour protéger le
patrimoine culturel et naturel. Rien que la mission du Secrétaire Général
indique à quel point il est important de se battre pour diriger cette
institution. Au-delà le Secrétaire Général doit soutenir les États membres, les
acteurs les communautés sur le plan économique et social, promouvoir et développer
le tourisme en vue de contribuer à l'expansion économique des états, à la
compréhension internationale, à la paix, à la prospérité ainsi qu'au respect universel
des droits des voyageurs et des touristes. Ne pensez-vous pas que ce challenge
est suffisamment riche pour qu’un candidat de l’Afrique se porte
volontaire ? Si ! Et cela est l’une de mes motivations. Une
motivation qui va au-delà de ma passion pour le tourisme. Je souhaite donner à
l'Afrique et au Sénégal la place qu'elles méritent au vue de leurs potentiels
touristiques. C'est également une première dans l'histoire de l'ONU Tourisme
qu'un acteur Expert de l'Afrique de l'ouest se présente volontairement pour
diriger cette institution. Il y a aussi que l'Afrique bouge, les paradigmes
changent, les discours aussi plus particulièrement au Sénégal où le Président
de la République son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier
Ministre nous inspirent de par leur courage et leur ambition pour un Sénégal
prospère derrière une Afrique unie et qui gagne. Pour terminer cette question
je dirai J'ai à cœur de donner au Sénégal et à l'Afrique la dimension
touristique qui est la leur, de développer le tourisme africain à l'échelle
internationale pour davantage de visibilité et d'opportunités d'investissements
multiformes pour le continent et pour le Sénégal.
Est ce que
vous avez sollicité le soutien de gouvernement du Sénégal?
Evidemment
que oui ! Sans le soutien et le parrainage du gouvernement du Sénégal ma
candidature ne sera pas retenue. Parmi les conditions de recevabilité de la
demande de candidature qui est ouverte à tous les citoyens des états membres,
figurent la lettre officielle de parrainage du gouvernement à travers les
autorités compétentes. Donc j’ai adressé plusieurs courriers allant du
Président de la République au Premier Ministre en passant par le Ministre de
l’intégration africaine et des affaires étrangères et en dernier le ministre du
tourisme et de l’artisanat. J’ai bon espoir quant à la suite à donner à ma
candidature. J’ajoute que j’aurai la bénédiction du Président de la République
qui aime les challenges et aussi le soutien de tout le peuple sénégalais.
Avez-vous un
appel à lancer aux Africains et la Diaspora sénégalaise pour le soutien à votre
candidature ?
Effectivement,
il faut que nous soyons modestes, sans le soutien des africains et des sénégalais de la diaspora, des
autorités publiques et privées, notre candidature n’aura aucun succès. J’ai entamé des discussions avec
des associations, organisme et acteurs du tourisme du monde entier avec qui
j’ai partagé ma vision et mon projet pour le tourisme mondial. Je suis même en
discussion avec d’autres candidats potentiels, des ministres du tourisme
d’autres pays et de hauts fonctionnaires pour vous dire combien je suis engagé,
impliqué et jusqu’à quel niveau j’interviens pour me donner plus de chance
malgré mon parcours professionnel élogieux je tends la main à tous les acteurs
du monde du tourisme pour leur dire ensembles revenons aux valeurs du tourisme,
changeons la face du monde à travers le tourisme, construisons des ponts des
routes des quais et des passerelles pour nous ouvrir aux autres pour développer
le potentiel du tourisme qui possède des atouts énormes pour faire reculer la
pauvreté et installer une culture de paix.
Quelles seront
vos engagements et quelles sont vos propositions qui pourraient redéfinir
l'industrie touristique africaine?
C'est
la meilleure question que vous ayez posée ! Je m'engage à offrir à
l'Afrique une meilleure visibilité, des opportunités de grandes envergures, et
une voix qui fera un écho positif dans l'une des institutions où se définit
l'avenir du tourisme dans le monde. L'avantage que pourra tirer le monde du
tourisme d'avoir un africain Sénégalais à la tête de l'ONU Tourisme est
particulièrement significatif, symbolique et prometteur d'un système plus
équilibré et plus équitable de la gouvernance mondiale du tourisme avec un avenir
plus radieux et plus rentable pour toute la chaine de valeur. Ceci, parce que
l’Afrique particulièrement le Sénégal ont montré un courage et une
détermination à changer de paradigmes ainsi que les règles d’une Afrique
soumise aux puissances coloniales. Je voudrais que mon programme de politique
générale et de gestion mette l'accent sur l'ouverture, la paix et le
renforcement qualitatif et quantitatif des acquis au plan institutionnel et
organisationnel de l'Onu Tourisme et du leadership de ses membres à l’échelle
mondiale. Mon programme sera centré sur l’agenda 2030 qui traite des grandes
questions telles que la durabilité, l'innovation, l'entrepreneuriat,
l’investissement public et privé, l'autonomisation des femmes du secteur du
tourisme. A ce titre, je m’engage à maximiser le potentiel du secteur du
tourisme africain, à le rendre plus authentique, plus accessible et plus
propre. L'industrie du tourisme et des
voyages, doit mener le monde vers une nouvelle étape de prospérité, de solidarité,
de paix inclusive, de sécurité et de sûreté tout en relevant la notoriété et
l'efficacité de l'Onu tourisme à la tête duquel se trouvera un Sénégalais
soutenu par son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye Président de la
République du Sénégal et tous les Etats africains. J'ai à cœur d’offrir à l'Afrique et au tourisme mondial la chance de
valoriser son potentiel touristique, d’insister sur la paix et beaucoup travailler sur la
paix et le tourisme, avec une voix plus forte au sein de L’Onu tourisme. Ma
simple présentation de candidature ouvre déjà de grandes perspectives pour
l’Afrique et le Sénégal sans oublier la visibilité que ma présence à la tête
d'Onu tourisme offre au Sénégal sur le plan de la diplomatie et de notre
leadership international. Une fois élu nous accorderons une attention
particulière aux projets d’envergures qui tiennent compte de la culture, de
l’artisanat, du patrimoine historique, et de l’autonomisation des femmes et des
jeunes travailleurs dans la chaine de valeur du tourisme. Nous mènerons une
diplomatie touristique intelligente et de proximité pour renforcer le
partenariat et la coopération sud /sud pour alléger les souffrances des
populations et élargir les frontières par le tourisme transfrontalier.
Vous avez de
grandes ambitions, mais une fois élu, quelles seront vos priorités ?
Elu, je ferai en sorte que la gouvernance soit plus équitable plus juste et plus proche des préoccupations des états les moins défavorisés. Je pense donner à la paix, à la culture et au patrimoine un cachet particulier pour rendre plus insolite plus naturel et plus humain la notion du tourisme ainsi que ses territoires. Certes le tourisme a plusieurs facettes mais nous ne devons pas laisser les types de tourisme développés récemment par l’essor économique prendre le dessus sur le tourisme classique qui consiste à découvrir l’autre à apprendre de l’autre, à partager son temps et à vire comme le temps d’une visite. Nous devons retourner aux principes du tourisme qui vise une certaine forme de solidarité, de respect de us et coutumes des peuples de partage de connaissance. Si le tourisme est devenu une industrie florissante, il le tient au départ du tourisme de loisirs, de découverte du patrimoine et de la culture. Cette forme de tourisme permet aux territoires et aux populations insulaires de se développer de s’épanouir et d’être vus comme partie intégrante de la vie économique et sociale d’un pays. De plus le tourisme de paix associé à la culture et au patrimoine vise à réduire les causes profondes qui créent des situations où la violence est perçue comme inévitable. Il ne remplace pas d'autres types de pratiques touristiques, mais il vise plutôt à faciliter leur amélioration qui crée de la richesse, de l’emploi et de l’épanouissement facteur d’équilibre social et de stabilité. L’impact du tourisme doit aller bien au-delà des bénéfices économiques et il est intéressant de considérer le tourisme comme une force sociale plutôt qu'une industrie et de voir comment nous pouvons l'utiliser pour établir une culture de la paix. Voilà pourquoi je ferai de la paix une fois élu une priorité absolue. J’ai également à cœur de rééquilibrer les flux touristiques par des quotas pour éviter le sur tourisme qui est un phénomène aux antis valeurs du tourisme et qui pose un vrai problème sur l’environnement et la durabilité mais aussi sur les relations entre les populations et les touristes. Dans le souci de réunifier la grande famille du tourisme, nous engagerons des discussions avec les grandes puissances touristiques pour le retour de la Russie au sein de L’ONU Tourisme. Nous redessinerons la carte de la gouvernance touristique du monde pour rapprocher les instances de décision de l’Onu Tourisme des découpages géographiques des pays membres. Les chantiers sont nombreux mais nous pouvons en énumérer quelques-uns à savoir : Limiter le mandat du Secrétaire Général à deux non renouvelable Nous ferons voter une résolution rendant obligatoire le code du tourisme dans chaque pays membre. Nous donnerons un contenu pour l’organisation de la journée mondiale, non pas se limiter sur la thématique mais inclure les cuisines et les circuits touristiques pour valoriser le consommer local et la promotion de l'art culinaire local qui fera l’objet d’un concours pour déterminer le pays qui aura plus marqué la journée mondiale par son authenticité et sa singularité. Nous ferons adopter un code mondial sur l’investissement touristique. Parce que le caractère multidimensionnel et multisectoriel du secteur du tourisme, conjugué à la dynamique de la rareté des sources de capitaux d’investissement, offre une compréhension complexe et un accès très limités pour certains pays défavorisés pour la maitrise et la connaissance des investissements dans le tourisme. C’est une raison suffisante pour que nous puissions élaborer un code mondial de l’investissement touristique pour aider les destinations touristiques à capter des flux financiers importants nécessaires à leur croissance, mais aussi créer une Banque inter continentale d’investissent dédiée au secteur du pays des états membres. Une fois élu, j’entends par de nouveaux critères de sélections permettre aux femmes une meilleure accessibilité dans les instances de décisions avec une claire interprétation des responsabilités et des intérêts par pays états membres. Nous trouverons un pont entre l’ONU Tourisme et l’ONU Femme pour renforcer l’autonomisation des femmes travailleuses dans le secteur du tourisme, particulièrement dans la chaine de valeur. Nous ferons face aux enjeux et aux nouveaux défis climatiques, à la pollution, à l’érosion côtière et aux responsabilités des populations et des touristes pour nous conformer au code d’éthique du tourisme, aux objectifs du millénaire.
Après le
Rwanda, les Seychelles, la Gambie et le Bénin, le Ghana devient le 5e pays à
exempter les Africains d'un visa d'entrée, vous trouverez ces décisions comme
de bonnes initiatives ?
La
question des visas est une question de souveraineté ! Il faut également comprendre
que la diplomatie a ses règles et ses réalités que beaucoup ignore simplement
parce que ce n’est pas une question qui se traite sur la place publique. Il y
des options politiques qui relèvent de la décision des Chefs d’Etats et de
gouvernement. Il y a la réciprocité qui est une règle fondamentale de la
diplomatie mais il y a aussi l’instauration des visas non réciproque qui répond
à d’autres soucis et préoccupations tels que la sécurité, les statistiques, les
données personnelles des voyageurs etc… Je rappelle qu’il y a plusieurs types
de visas. Dans le champ du tourisme l’instauration du visa qui peut être payant
ou gratuit obéit à des règles et des procédures. Il faut une réservation
d’hôtel, un billet d’avions un achat de circuits ou de prestations
touristiques, une attestation de monnaie de change, une assurance voyage. Voilà
quelques éléments du visa touristique qui sont demandés par les états. Il y a
aujourd’hui avec le digital une avancée importante qui fait qu’à partir d’une
plateforme à travers votre smartphone vous pouvez avoir votre visa en seulement
quelques clics et en quelques heures vous recevez votre QR code de votre visa
électronique. Donc la question du visa touristique ne saurait être un débat
public si les conditions d’accès et de facilitations sont réunies. Je rappelle
également que le visa ne saurait être un motif de désamour ou de recul de la
fréquentation d’une destination touristique, il faut chercher la baisse des
fréquentations dans les services proposés la qualité, les prix, la proximité,
la salubrité l’accueil, l’originalité des programmes etc… A mon avis il faut
instaurer le visa électronique non payant pour le tourisme avec un accès facile
et une célérité dans le traitement.
Nous vous
souhaitons une bonne chance et nous vous laissons le dernier mot.
Merci
au Magazine Le Courrier d’Afrique 54 de nous avoir offert cette tribune pour nous
exprimer sur le tourisme mondial, ma candidature très osée au poste de
Secrétaire Générale de l’ONU Tourisme et ma demande de parraine au gouvernement
du Sénégal, afin de décliner mes projets, mes priorités, mes ambitions et ma
passion pour le tourisme mondial en général et celui de l’Afrique et du Sénégal
en particulier. Je lance un appel à tous les
acteurs et décideurs du tourisme pour leur dire que cette année 2025 est celle
de l’Afrique.
Nous devons saisir notre chance pour réaliser nos rêves afin de montrer à la
face du monde que l’Afrique a changé et qu’elle décide ici et maintenant de
jouer dans la cour des grands avec des positions et des rôles de premiers
plans. Yeswecan ! I can.