CONTRIBUTION.
Économie verte,
source de développement.
Les économies africaines dépendent considérablement des ressources naturelles. La transition vers une économie verte devrait orienter les politiques africaines vers une exploitation durable des ressources afin de réduire les taux excessifs de pauvreté. L’action des femmes entrepreneures favorise la création d’emplois et de richesse. Le fonds « Pertes et dommages » doit s’intéresser aux initiatives des premières dames d’Afrique au moment où le continent est secoué par le réchauffement climatique. Comment les premières dames africaines pourraient-elles créer ces emplois par le biais d’une économie verte ?
Par : Paul Francis
Nathaneal Tonye : Expert en Droit des ressources naturelles et du
développement durable / Médiateur International et Ohada, Membre du Réseau des
Médiateurs Professionnels d’Afrique (REMPA)
Les femmes sont sous-représentées dans les secteurs clés de l’économie verte en Afrique. Elles sont prêtes à offrir les meilleurs emplois verts par la mise en œuvre des projets de développement durable misant sur la notion de « bien-être ». Ces emplois verts contribuent à l’utilisation efficiente de l’énergie et des matières premières. Ils limitent les émissions de gaz à effet de serre, minimisent les déchets ainsi que la pollution. Dans leur livraison de 2021, L’ONU Femmes et la Banque africaine de développement (BAD) estiment que :
« L’agriculture
de conservation et l’agriculture biologique peuvent offrir des opportunités
rapides aux petites agricultrices d’accéder à des emplois verts, car les femmes
sont déjà bien placées en matière de participation à la main-d’œuvre dans le
secteur, et la transition vers des emplois verts peut être réalisée en peu de
temps avec des investissements relativement faibles dans la formation ».
Les
premières dames africaines font la promotion d’une seule humanité en favorisant
la sécurité alimentaire ainsi qu’un modèle économique vert. Elles fondent leurs
opinions sur une philosophie d’actions :
ð Le
développement durable
ð La
réduction de la pauvreté
ð - La
lutte contre le changement climatique
ð - L’accès
à l’éducation et à la santé
ð - La
préservation de la biodiversité
La Première dame de la Côte d’Ivoire œuvre en faveur de l’autonomie des femmes agricultrices. Son objectif est d’accroître les revenus ruraux afin qu’ils soient durables tout en protégeant l’environnement. Son crédo est l’accès des femmes aux services bancaires spécialisés en zones rurales pour un accompagnement à long terme. Les services financiers classiques étant peu commodes au monde rural. Elle plaide pour la création d’une Banque pour les femmes rurales. Le Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) a été mis en place en 2012 à cette fin. Les premières dames d’Afrique ont pensé à une stratégie dans chaque pays pour faire obstacle aux risques liés aux changements climatiques :
ð - L’érosion
ð -La
diminution de la teneur en matières organiques
ð -La
salinisation
ð - La
perte de biodiversité des sols
- Les glissements de terrain
ð -La
désertification et les inondations rendant des terres inexploitables
Exemple :
La stratégie du Cercle des Amis du Cameroun (CERAC) est d’apporter des
solutions en matière environnementale, écologique, énergétique ainsi que des
projets relatifs au monde rural. Al Hamndou Dorsouma estime que l’économie
verte « permet d’assurer la croissance économique, tout en tenant compte de l’inclusion
sociale et de la soutenabilité environnementale ».Depuis plus de deux
décennies, le CERAC offre aux femmes rurales et aux personnes de milieux
modestes l’accès aux outils innovants et aux solutions durables pour améliorer
leur quotidien tout en préservant l’environnement :
ð Des
pulvérisateurs pour traitements phytosanitaires à l’aide de bio-insecticides
ð Moulins
à écraser
ð Sacs
d’engrais écologiques (maintenir la qualité du sol, de nourrir les plantes)pour
sauvegarder l’environnement et la santé
ð Tricycles
avec équipements complets
ð Pousse-pousse,
brouettes
ð Seaux,
râteaux, pelles, plantoirs
ð Ordinateurs
portables avec sacoches
ð Semences
améliorées de céréales.
Naturellement, ces actions des premières dames participent activement au développement de leurs pays respectifs. Leur mission est d’éliminer la pauvreté et de bâtir un monde rural propre qui peut nourrir l’Afrique, assurer l’autonomie des femmes. Ces mêmes femmes contribuent le plus à l’agriculture, écoulent la production par des procédés moins polluants et moins consommateurs d’énergie. Leurs éco-activités protègent l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Malgré les grands discours de l’Union africaine sur le verdissement de l’économie, cette institution ne sera efficace que si l’Afrique finance elle-même son programme de développement en mobilisant ses ressources nationales. Incapable de parler d’une seule voix, l’Union africaine aura-t-elle suffisamment de moyens, de personnel, de pouvoir et d’autorité au sein des gouvernements pour faire progresser l’égalité et la justice en faveur des femmes ? Alors que selon les experts, les programmes d’aide sont plus efficaces quand les femmes participent aux activités de développement. Selon Camille Risler, juriste :
« Les femmes dépendent davantage des ressources
naturelles que les hommes » (à cause des rôles sociaux de genre).
Eu
égard à l’ONU, Femmes, (2021) :
« Sur le continent africain, les femmes jouent
un rôle essentiel en tant que gestionnaires des ressources naturelles,
contribuant à la durabilité environnementale et à la résilience de leurs
communautés ». Ce travail est souvent non rémunéré et effectué sur une base
volontaire. »
Les
gouvernements des pays d’Afrique sont-ils prêts à agir fermement, selon un
échéancier rigoureux et à suivre les ONG des premières dames dans cet élan
proactif vers l’économie verte ?Le fonds « pertes et dommages » doit s’intéresser
aux initiatives des premières dames qui œuvrent finalement au bien-être des
populations socialement défavorisées et à l’économie verte. Cet engagement des
premières dames en faveur de l’économie verte nous échoit. À partir de
l’Afrique, le soutien à l’économie verte peut assurer une reprise économique
mondiale durable.Nous en appelons au fonds « pertes et dommages ».
« Le principe de la vie heureuse réside dans la vertu. Le souverain bien, dont la quête et la possession garantissent le bonheur, se confond avec l’honnête ou le bien moral. » Sénèque