Voyage au cœur des
pommiers de Khenchela.
La plantation d'un arbre de pommier réclame un investissement important et surtout de longue durée. Planter des rejets ayant un grand pourcentage de reprise comporte une économie appréciable d'investissement et permet l'obtention d'un pommier homogène.
Reportage réalisé par nos envoyés spéciaux à Khenchela : Texte (ABRI Ahmed) Photos (BOUMECHERAK Hamid)
Après un long trajet de plus de 500 kilomètres qui sépare les deux villes (Alger-Khenchela), nous avons pris le taxi, vers la localité de Tamza qui située à 30 kilomètres environs du chef-lieu de ladite wilaya, pour rencontrer Monsieur Abdelmadjid Ouanassi, âgé de 39 ans, ce père de 2 enfants, diplômé de l’institut national de l’agriculture de Guélma, le propriétaire d’une grande ferme exploitation des pommes de plusieurs variétés avec plus de 15 ans d’expériences dans la culture pommier dans la localité de Tamza . Après un déjeuner « offert » par notre « ami », Abdelmadjid il nous mène pour visiter ses pommiers. Une fois sur place, La parcelle d’une superficie de 3 hectares qui compte environs 600 arbres pommiers de plusieurs variétés et sur le lieu nous constatons déjà des pommiers sont déjà prêtes pour cueillette.
M. Abdelmadjid Ouanassi, l'un des grands producteurs de la pomme de Tamza.
L’activité de culture du pommier s’est ancrée dans la région, et elle se présente comme l'une des plus importantes régions pomiculture en Algérie. Elle est connue mondialement pour la grande qualité de ses pommes, notamment par les variétés nobles comme Golden et Royal, Ce pomiculteur, m’a montré comment élaborer un système d’irrigation avec une bonne méthode de filtration, la technologie des goutteurs. En général dans la région de Tamza, les pommiers les plus populaires sont, pomme royal, golden et El Kabda. Pour cultiver le pommier, notre interlocuteur, M. Ouanassi Abdelmadjid (propriétaire) nous dira que « C’est très simple, avec un contrôle de toutes les étapes d’arrosage du pommier, la technologie actuelle, nous pousse à utiliser les ressources hydriques de manière plus efficiente, et le secteur agraire a un rôle essentiel à jouer. Le seul chemin à suivre pour assurer le développement des cultures des pommiers, implique d’utiliser uniquement la quantité d’eau et d’engrais nécessaires à la culture ».
L’arrosage des pommiers en goutte-à-goutte.
La région de Tamza, marquées par une grande sécheresse depuis plus de 15 ans !! C’est ce que provoque la pénurie d’eau ces dernières années. Le pommier à besoin 150 lettres d'eau par semaine, dans la région de Tamza et comme dans d’autres régions d’ailleurs, comme Bouhmama et Galaa Trab, ce n’est pas le sol mais l’eau qui constitue le capital foncier des exploitants en raison de l’importance qu’occupe cet élément dans l’activité pomiculteurs. Pour Samir Ghodbane, « L'irrigation dans certaines régions de Khenchela de en aggravation, notamment avec l’augmentation des superficies et la faible, voir la stagnation, de la mobilisation des ressources hydriques dans cette région. La quasi-totalité des pomiculteurs plus de 80 % souffrent de l’insuffisance d’eau pour irriguer leurs pommiers, avec les années de richesses, plusieurs régions sont placées en zone rouge, c’est-à-dire ce n’est pas facile d’avoir une autorisation pour creuser des forages» a-t-il souligné. Les principales causes de ce déficit hydrique sont : système d’irrigation traditionnel qui nécessite l’inégalité d’exploitation des eaux existantes entre pommiers, l'absence des techniques d’irrigation (économisatrices) pour minimiser les pertes, la mauvaise gestion de l’eau, la facture élevée d’électricité, et le nombre élevé des associés autour d’un seul forage. Selon toujours notre interlocuteur, « Cette pénurie d’eau s’explique aussi par la sous utilisation des ressources disponibles et le déficit évident dans la mobilisation, la méconnaissance des capacités réelles des différents forages et leur état d’évolution. D’autre part la pauvreté en ressources hydriques par rapport aux autres régions sahariennes a été aggravée par l’évolution rapide des superficies ces dernières années. Les profonds bouleversements hydrologiques, l'utilisation irrationnelle de cette ressource rare, et la faiblesse des infrastructures hydriques ont mis la région dans une grande pénurie d’eau » affirme-t-il. Toujours sur le plan d’irrigations, selon M. Ouanassi, « Actuellement, il y a beaucoup de régions où l’arrosage par submersion est le système d’irrigation le plus utilisé.
M. Samir Ghodbane, dans son champs de pommier à Tamza
Cette méthode, qui nuit à l’environnement, doit être remplacée par un système plus durable, comme l’arrosage goutte-à-goutte. La méthode est simple : envoyer l’eau seulement sur la zone racinaire ; c’est la seule technique qui permet de répondre aux besoins en eaux des pommiers, tout en contrôlant la consommation d’eau». a-t-il souligné. Sur le même sujet, l’irrigation, M. M. Ouanassi, nous dira encore « Le premiers pas pour calculer les besoins hydriques de nos pommiers. C’est très important d’abord, de faire un calcul efficient des paramètres climatiques et agropedo-climatologiques de l’environnement au lieu de nos pommiers. Ceux-ci nous facilitent la mesure exacte et le contrôle de tous les paramètres qui affectent nos cultures, comme la radiation, l’humidité, la température, la texture du sol et la pluviométrie » dit-il. Le facteur qui détermine la durée et la quantité d’irrigation, dépend toujours de l’évapotranspiration. C’est la clé pour déterminer les besoins hydriques de nos pommiers, mais, sur ce point, nous devons déterminer la qualité de l’eau, le type du sol, la salinité du sol et de l’eau, la température etc. Selon toujours M. Samir Ghodbane « Après avoir calculé la quantité d’eau nécessaire par jour et le jour de besoin hydrique maximum, nous devons appliquer le facteur de lessivage. Ici, nous augmentons la durée de l’irrigation pour lessiver les sels, ce facteur varie en fonction de la culture et de la qualité de l’eau. Généralement, le lessivage représente 10 à 30 % de plus en temps d’arrosage. Les besoins hydriques standards pour les pommiers sont de 60 à 70 m3/arbre/an en période chaude dans la region de Tamza» a-t-il ajouté.
Nos pommiers sont beaucoup assoiffés
Ce déficit hydrique provoque la détérioration des rendements en quantité et en qualité et même la mort d’un nombre important de pommiers dans certaines zones qui provoque un manque à gagner et qui varie de 10% à 20% en moyenne et parfois dépassant les 40 %. Face à ce problème, M.Abdelmadjid Ouanassi, nous dira que « Les pomiculteurs réagissent de différentes façons au manque d'eau. Certains abandonnent leurs pommiers d'autres, n'irriguent que les meilleures parcelles de pommiers, les autres au dépérissement, d'autres, enfin, irriguent avec les eaux de drainage malgré leur salinité au moins jusqu'à la solution du problème. Nos pommiers sont beaucoup assoiffés » précise le propriétaire. Il y a aussi, le manque de main-d’œuvre; particulièrement celle qualifiée sont perçus comme les principaux problèmes entravant le développement de la pomiculture dans cette région, notre interlocuteur dit « Certains pomiculteurs ne réalisent pas certaines opérations pour ces raisons. Ce manque s'expliquerait, par la concurrence des autres secteurs de l'économie qui rémunèrent mieux la force de travail tout en offrant des emplois moins pénibles. Cette situation bien qu’elle est mieux comparativement aux autres régions pomicultures du pays, reste en deçà de normes préconisées par l’itinéraire technique ».
Creusement des puits et réalisation des forages.
A notre retour sur le champ de pommiers, notre interlocuteur, nous dira « ici l’eau est capté par forages à une profondeur a partir de 50 mètres, selon les endroits , « il faudrait, beaucoup de matériels et bien-sur beaucoup d’argent aussi a location (gru, compresseur, électricien…», nous explique notre interlocuteur. Avant d’ajouter, « Avec la présence du sable dans les profondeurs de forages, Nous déployons beaucoup d'efforts pour réparer et comprendre les causes à la source des pannes. Par exemple, comme les pompes hydrauliques, la dernière coûte plus de 11 millions de centimes non négociable pour faire monter de l’eau nette, le sable cause beaucoup de problèmes pour nos pompes » signale-t-il. Dans cette pompe, cette dernière est équipée de filtration composée d’un filtre à sable avec deux filtres à disques capables de filtrer autour de 20 m3/h d’eau légèrement sableuse. Une pompe de 50 m3/h avec hauteur manométrique de 50 m pour les terrains plats. L’irrigation enterrée a de nombreux avantages. Dans les sols argileux, la perméabilité du sol est beaucoup plus compacte, et fait que l’eau reste dans la surface du sol assez longtemps pour avoir beaucoup de pertes par évaporation. D’autre part, dans les sols sablonneux la capillarité est très grande, et fait que toute l’eau appliquée passe aux niveaux inférieurs plus rapidement, en supposant aussi une perte d’eau par percolation. Exemple, pour creuser un forage d’eau de 50 mètres de profondeur coûtera au minimum 200 millions de centimes (2 millions de dinars) sans compter d’autres machines comme le groupe électrogènes de 450 millions de centimes (selon le nombre de chevaux). Les pomiculteurs lancent un appel d’aide aux autorités concernées pour venir en aide pour régler leurs mécontentements, à savoir les délivrances des autorisations pour creusement de forages et constructions de barrages pour irriguer leurs pommiers. Lors de notre déplacement dans la région de Galaa Trab, dans la même wilaya, nous avons eu l’occasion de rencontrer un producteur de pomme M.Youcef Ghanmi, ce dernier nous dira, que « nous rencontrerons beaucoup de problèmes, après celui de l’eau, le coût de transport de nos marchandises, nous demandons aux autorités concernées de construire des marchés de gros de proximités, comme ici dans la région de Galaa Trab, Tamza et Bouhmama, et le point le plus important, c’est de revoir le délais de stockages dans des chambres froides de nos pommes qui limite jusqu’au mois de mars de chaque année, et bien entendus, dans l’urgence nous avons besoin de forages et des barrages » a-t-il expliqué. Selon Ouanassi, « Au pire des cas, nous demandons le forage des puits collectifs même pour 10 agriculteurs par forage, pour irriguer a tour de roule ou plus dans un contexte marqué par des ressources hydriques limitées et une baisse des taux de remplissage des barrages. » a-t-il souligné.
M. Kenzari Yasine. Président de la chambre de
l’Agriculture de Khenchela.
La wilaya de Khenchela compte aujourd’hui plusieurs pomiculteurs, Monsieur Kenzari Yasine, président de la chambre de l’agriculteur de Khenchela, nous a accompagne en personne après ses heures de travail pour visiter la région Galaa Trab, cette localité située a plus de 50 kilomètres du chef lieu de la wilaya de Khenchela. Au cours de la route, Monsieur Kenzari, nous parle de la production de la pomme dans la wilaya de khenchela, plus précisément, Tamza, Bouhmama, Glaa Trab, Kais, Babar, Ouled Rechah, Chachar…Selon lui, « la cueillette des pommes est lancée depuis quelques jours d’avance cette année en raison des conditions climatiques et de manque d’eau» a-t-il signalé. Le gel au printemps, peu de pluie, sécheresse et fortes chaleurs durant l'été : les arboriculteurs subissent également de plein fouet les conséquences du changement climatique. Le rendement de cette année s'annonce moyen : « Les arbres sont chargés normalement, mais le manque de pluie et la chaleur de cet été ont fait que les fruits n'ont pas beaucoup grossi » explique Monsieur Kenzari Yasine ». Notre wilaya, compte environs 40 000 agriculteurs, dont environs 16 000 dans pomiculteurs » a-t-il encore souligné.
M.Monsieur Kenzari Yasine, président de la chambre de l'agriculture de Khenchela.
La wilaya de Khenchela compte aujourd’hui plusieurs pomiculteurs, Monsieur Kenzari Yasine, président de la chambre de l’agriculteur de Khenchela, nous a accompagne en personne après ses heures de travail pour visiter la région Galaa Trab, cette localité située a plus de 50 kilomètres du chef lieu de la wilaya de Khenchela. Au cours de la route, Monsieur Kenzari, nous parle de la production de la pomme dans la wilaya de khenchela, plus précisément, Tamza, Bouhmama, Glaa Trab, Kais, Babar, Ouled Rechah, Chachar…Selon lui, « la cueillette des pommes est lancée depuis quelques jours d’avance cette année en raison des conditions climatiques et de manque d’eau» a-t-il signalé. Le gel au printemps, peu de pluie, sécheresse et fortes chaleurs durant l'été : les arboriculteurs subissent également de plein fouet les conséquences du changement climatique. Le rendement de cette année s'annonce moyen : « Les arbres sont chargés normalement, mais le manque de pluie et la chaleur de cet été ont fait que les fruits n'ont pas beaucoup grossi » explique Monsieur Kenzari Yasine ». Notre wilaya, compte environs 40 000 agriculteurs, dont environs 16 000 dans pomiculteurs » a-t-il encore souligné. Selon toujours notre interlocuteur « Nous voulons continuer à donner toutes les moyens aux agriculteurs de notre wilaya. Nous voulons vraiment accompagner tous les projets à travers le dispositif aidé. La Chambre d’agriculture répond présente pour accompagner les projets économiques viables, des projets qui puissent faire vivre les hommes et les femmes qui vont s’y investir. Il faut savoir que le nombre de porteurs de projet. Ce public est entendu et accompagné comme il se doit, quel que soit le lieu et le projet, à condition que le projet ait une dimension économique viable. » avant d’ajouter, « Les partenariats historiques seront maintenus, mais ils seront peut-être un peu différents. C’est lié à l’évolution du dispositif. Une chose est sûre, nous ne voulons pas nous couper des Jeunes agriculteurs. Nous devons être au plus près des jeunes installés et entendre leur avis sur le dispositif à l’installation. Nous devons être à l’écoute de ceux qui ont une réelle expertise sur l’installation, tout en tenant compte du cadre réglementaire, bien évidemment. Je conseille à tout agriculteur qui s’interroge sur la poursuite ou non de son activité de se rapprocher de la Chambre d’agriculture pour avoir des éléments de réponse. Pour se lancer sereinement dans une reconversion professionnelle, celle-ci doit être réfléchie. Il ne faut pas vouloir arrêter du jour au lendemain. La Chambre d’agriculture de Khenchela se tient à la disposition des agriculteurs. Elle a la capacité à étudier les dossiers, de proposer des solutions, mais il ne faut pas tout attendre d’elle non plus. La Chambre d’agriculture n’a pas toujours les solutions, mais elle a le dispositif pour accompagner ce type de situations. Comme je le disait à mainte fois, notre devoir d’être au service de nos agriculteurs » a-t-il conclu.