Clôture du Sommet des BRICS. Six nouveaux pays vont intégrer le bloc des pays émergents en 2024

 Six nouveaux pays vont intégrer le bloc des pays émergents en 2024.





Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont franchi une nouvelle étape lors du 15ème sommet qui s’est tenu à Johannesburg en annonçant l’adhésion de six nouveaux membres dès janvier 2024.

Par : Youcef MAALLEMI

Les nouveaux membres sont l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. L’annonce a été faite par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, hôte du sommet, lors d’une conférence de presse conjointe avec les dirigeants des cinq membres du groupe. « L’adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024 », a-t-il dit, et de déclarer : « Avec ce sommet, les BRICS entament un nouveau chapitre ». Pretoria avait annoncé mercredi que tous les pays membres s’étaient accordés sur le principe d’une expansion. « Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics », a indiqué la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, soulignant une avancée « positive ». Une quarantaine de pays dont l’Algérie avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du groupe, qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe, cet engouement montre l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.

A eux 5, ils pèsent 26% du PIB mondial.

Ensemble, les BRICS ont une population de 3,24 milliards d'habitants (3 milliards reviennent à la Chine et l’Inde), soit 40% de la population mondiale et occupent 29,5% des terres émergées. Ils comptent parmi les 10 pays les plus vastes du monde. Côté économie, ils représentent 26% du PIB mondiale, dont 18% pour la seule Chine… contre seulement 8% en 2001. Cependant, cette fulgurante croissance ne semble plus si prometteuse que cela pour Jim O Neill, inventeur de l’acronyme. “On se rend compte que ce club est plus symbolique qu’autre chose. [...] Le Brésil et la Russie ont en effet connu une décennie catastrophique. Après avoir fortement progressé, le poids de leur PIB dans l’économie mondiale est revenu à son niveau de 2001. Peut-être que j’aurais dû appeler le club les « IC » (Inde et Chine) ou même juste le « C »,” s’interrogeait en 2021 l’ancien de chez Goldman and Sachs, dans les colonnes du Monde. Pourtant, les BRICS n’ont jamais été aussi populaires que ces dernières années. Néanmoins, l’étiquette de pays “émergents” qui leur a été accolée par l’Occident n’est plus adéquate. Certains pays membres des BRICS s'imposent comme des acteurs incontournables de la scène internationale. La Chine en est le parfait exemple. En 2021, ses échanges commerciaux représentaient 13% des exportations mondiales contre 9% en 2001. Tandis que sur un plan politique, la Russie tente d’élargir ses influences à d’autres continents comme en Afrique et au Moyen-Orient.

Un bloc « non-aligné »

La Chine, poids lourd comptant pour environ 70 % du PIB du groupe, était clairement en faveur d’une expansion. Mais l’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois, avait des réserves. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait rappelé qu’un « consensus » sur les modalités devrait être trouvé. Le processus de décision au sein des Brics requiert en effet l’unanimité. Selon les observateurs, le Brésil craignait également qu’une expansion ne « dilue » son influence mondiale et au sein du bloc. Les Brics ont réaffirmé leur position « non-alignée » lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine. Les États-Unis ont affirmé ne pas voir dans les Brics de futurs « rivaux géopolitiques », assurant vouloir maintenir de « solides relations » avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.Représentant un groupe de pays disséminés géographiquement et dotés d’économies à la croissance inégale, les Brics ont pour front commun leur scepticisme vis-à-vis d’un ordre mondial qu’ils considèrent comme servant les intérêts des pays riches et notamment des États-Unis.
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