Le CCIAE, a été créé en 2011 suite à l’échange économique que connaissait l’Algérie avec l’Espagne, alors ; il a été officiellement agréé par le ministère de l’intérieur en 2013. Le cercle comprend des entreprises algériennes, mixte et espagnoles ayant une présence en Algérie. Cette dynamique est née pour donner un caractère officiel aux échanges économiques entre les deux pays et ce, notamment après la mise en marche du gazoduc medgaz en 2011 et de l’intérêt que portaient les entreprises espagnoles à l’Algérie dans ses politiques de reconstruction infrastructurelles, M.Djamal-Eddine BOU ABDALLAH, en sa qualité de chef d’entreprise et président du CCIAE, docteur es -science économique et de formation, dans cette interview accordée à "LE COURRIER D’AFRIQUE 54", revient sur les missions et les objectifs principaux du CCIAE.
Interviewé réalisée par : Youcef MAALLEMI. (maallemi-youcef@lecourrierdafrique54.com)
LE COURRIER D’AFRIQUE 54. Pour commencer, pouvez-vous nous parler des objectifs du Cercle du Commerce et de l'Industrie Algero-Espagnol (CCIAE).
M.Djamal-Eddine BOU ABDALLAH : Les objectifs du Cercle de Commerce et d'Industrie Algero-Espagnol (CCIAE) ont été déclinés en 3 axes :
1- établir d’une manière globale une collaboration entre les entreprises des deux pays d’une manière permanente ;
2- Attirer les IDE espagnols vers l’Algérie dans toutes leurs dimensions ;
3- Créer une synergie permettant aux entreprises des deux pays d’évoluer sur des marchés tels que, l’Europe, l’Amérique du Sud et l’Afrique
Quel bilan dressez-vous du CCIAE depuis sa création en juin 2011 à ce jour ?
Lebilan du CCIAE, 10 ans après sa création officielle est appréciable. Le nombre de mission effectuée aussi bien en Espagne qu’en Algérie et la collaboration, née de cet espace, en entreprises mixtes et échanges, élucide bien l’importance de cette institution et la mission qu’elle remplit.Au CCIAE nous avons effectué des missions dans les secteurs suivant :Agro-industrie ;Agroalimentaire ;Energies renouvelables ;Secteur de travaux publics et bâtiment ;Pièces de rechange ;Céramiques ;Services engineering.De plus le CCIAE a organisé et participé à plusieurs salons et foires en Algérie et en Espagne.
Comment se portent les relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne ?
Actuellement les relations sont malheureusement au point mort et ce depuis Mars 2022, date à laquelle le gouvernement espagnol a changé sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidentale, que l’Algérie considère comme une autre brèche d’insécurité sur le flanc ouest de ses frontière. Depuis la situation ne s’est guerre arrangée, jusqu’au 08 Juin ou les autorités algériennes ont décidé de rompre toutes relations économiques entre les deux pays. Cessation des échanges économiques à l’exception des hydrocarbures exportés par l’Algérie vers l’Espagne. Nous sommes en février 2023, aucun signe de reprise et de normalisation n’est en vue, pour l’instant.
Quels sont les secteurs les plus ciblés par les investisseurs espagnols et de vice-versa ?
Avant crise diplomatique les secteurs cibles fussent les suivants :
1- secteur des matériaux de construction, céramique, notamment
2- services engineering ;
3- le bâtiment ;
4- l’agro-industrie ;
Est-ce que les entreprises espagnoles sont prêtes à participer à la diversification de l’économie algérienne ? Si oui, comment ?
Une entreprise est toujours prête, ceci s’inscrit dans ses perspectives de pérennisation de son existence et engagements économiques. L’élément déterminant est l’environnement dans lequel elle va évoluer et tous les avantages liés à cet environnement.En Algérie nous avons des avantages comparatifs très intéressant et très compétitifs dans la région. Cet avantage naissant en période d’énergie couteuse, alimente des appétits malgré une bureaucratie peu flexible. De ce point de vue, beaucoup d’entreprises envisagent d’opérer des intégrations industrielles en Algérie afin d’optimiser leurs coûts de production et s’ouvrir, au demeurant à l’Afrique, dans le cadre de la ZLECAF.
Est-ce que selon vous, la publication des textes de la nouvelle loi sur l’investissement encourage les investisseurs espagnols ?
La publication est capitale pour tout investisseur voulant sauter le pas et envisager des investissements dans un pays d’accueil, sans cela rien ne garantirait l’acte d’investir.
Avez-vous un message à transmettre aux chefs d’entreprises algériens ?
Le message que je voudrais transmettre aux chefs d’entreprises algériens est de résister à toutes ces situations difficiles que nous vivons actuellement, à savoir :
- La période de relance peu évidente après une pandémie de 2 ans ;
- La situation à l’échelle mondiale, problème de la chaine d’approvisionnement, guerre en Ukraine et les crises régionales ;
- Les mutations liées aux réformes économiques dans le pays qui engendrent très souvent des disfonctionnements.